Tintin

Quand l’organisation de l’Ultramarin nous a fait gagner chacun un dossard pour la course de notre choix, Philippe Thuret et moi avons décidé de nous inscrire pour le Grand Raid Golfe du Morbihan 175 km sur les sentiers douaniers du plus beau Golfe du monde.

Après des mois de préparation pour l’objectif majeur de cette année, avec 6 marathons en guise de sorties longues, des périodes de doute quant à ce plan, comparé à celui réalisé pour l’édition 2018, j’ai pris le départ de cette 17ème édition de l’@ultra_marin non sans appréhension mais dans le but de le partager et le finir en duo avec mon ami Philippe Thuret alias @thepinkrunner, pour qui c’était son 1er ultra. Il faut vous l’avouer, j’avais tout de même l’espoir d’améliorer la marque de 4 ans en arrière, c’est-à-dire mieux que 39h29’.

Nous sommes donc partis du quai Simone Veil (Port de Vannes 56) le vendredi 1er juillet 18h05 avec mon binôme dans le seul but d’aller chercher l’arche finale sur ce même quai dans le temps imparti maximum de 42 heures. La foule massée de part et d’autre nous applaudit, nous souhaite bonne course et surtout bon courage. Il fait 24-25°C, température idéale comparée aux éditions de ces dernières années. Nous voilà partis pour une longue et belle aventure. Ayant déjà endossé la veste bleue de finisher de cet ultra, mon binôme me fait confiance sur l’allure à adopter, mais pondère mon fameux départ à la Fifi jusqu’à la presqu’ile de Conleau (km3-4).

Nous formons un bon duo en se relayant chacun son tour à 9,2km/h. Nous sautons le 1er ravitaillement en eau. Comme je l’avais prévu, à Arradon (km15-16), nous troquons nos runnings pour des chaussons de plage pour un petit passage dans l’eau (marée haute oblige) jusqu’à mi-mollets. Je me fais piquer par une abeille ou guêpe au poignet mais rien de grave en soi. Nous apercevons Damien Grimaud alias @runnerlife avec ses filles. Nous le retrouverons plus tard car il est en mode assistance pour ses 2 potes.

Après 3h15 de course, nous arrivons au ravitaillement de Baden-Port Blanc (km 26,8) un grand bordel entre les coureurs solo et les relais (partis 15’ derrière les solos) et toutes les familles/amis accompagnatrices. Nous mangeons saucisson, jambon, TUC, crêpe, compote et riz au lait et rechargeons en eau nos sacs d’hydratation.

La nuit s’installe et nous enfilons nos vestes pour couper l’humidité et sortons nos frontales pour éviter les piégeuses racines et cailloux affleurants du sol, direction Le Bono Port km 50 que nous atteignons à 1h29 du matin et 6h47 de course. (3h30 d’avance sur la barrière horaire).

Après s’être ravitaillés, nous repartons car on se refroidit très vite, j’enfile même des gants tellement je tremble. PhiPhi fait de même, lui qui m’avait lancé : «des gants en cette saison, psstt ? ». 16km plus loin, nous arrivons à Crac’h Stade vers 4heure du mat. L’allure baisse mais reste correcte puisque nous sommes en avance sur l’horaire prévu que j’avais fixé pour atteindre Locmariaquer Le Guilvin (km80,6) à 7h30 pour la traversée en zodiac. Nous y arrivons à 6h00 juste au lever du soleil.

Tout juste magique et magnifique.

Nous voilà maintenant à mi-parcours, à la base de vie d’Arzon Stade, où nos sacs de délestage nous attendent. Nous y resterons 1 heure environ, le temps de nous doucher, nous changer, nous restaurer et pour ma part me faire masser les jambes.

Nous repartons sur les sentiers du golfe où nous voyons nos femmes au moulin de Pencastel avant de se diriger vers la nouveauté du parcours : le passage sur la côte atlantique jusqu’à St Gildas de Rhuys et les 100 kilomètres. Il fait chaud, mais que c’est beau ces PDM comme dirait El Palmero (paysage de m....)

Au 122ème km et + de 20 heures de course, mon binôme n’en peut plus, il n’est pas loin de mettre le clignotant, mais non, il faut qu’il mange et s’allonge pour dormir un peu. On avance moins vite 5,08 km/h, mais on a quand même de la marge sur la barrière horaire. Nous voyons à nouveau notre fan club. Plus qu’un marathon 1/4.

A présent, ça va se jouer au mental pour PhiPhi de ravito en ravito (Le Hézo- Séné-Port Anna). La deuxième nuit commence. C’est à cet instant que la lassitude me gagne et que je perds pied (le mental me fait faux bond), c’est au tour de mon binôme de me booster.

Les concurrents du Trail 56 km nous doublent et disent qu’il reste 13km à couvrir, alors que ma montre GPS affiche 165km. C’est tout de même étonnant de voir que le corps (et la tête) sont programmés dès le départ de la course : quand tu t’inscris pour 175 km, ce n’est pas 178 ou 180.

@ThePinkrunner est bien décidé à franchir cette arche d’arrivée et c’est lui qui me motive à présent et me tire sur ces derniers kilomètres. Par manque de lucidité, nous faisons 2 fois la même boucle.

Nous arrivons au bout de cette merveilleuse aventure sportive et humaine au milieu de la nuit (3h34) en 33h09’ mano à mano.

 

 

RP battu de 6h20 …..

 

Merci à toutes celles et ceux qui nous ont suivi sur LiveTrail.net, merci @LilieCorneRose pour tes messages déjantés mais au combien salvateurs pour tes rois Philippe. Merci à notre fan club (Christine, mamie lulu et Cécilia etc.) présentes sur le parcours.

Merci à mon binôme Philippe Thuret de m’avoir fait confiance et d’avoir partagé cet @ultramarin.